Perspectives concernant les spécifications des produits pétroliers africains : progrès et défis

Une prise de conscience croissante

Partout dans le monde, la société civile, les entreprises et les gouvernements se préoccupent de plus en plus des questions environnementales. En Afrique, les initiatives de lutte contre le changement climatique se concentrent de plus en plus sur le remplacement des centrales électriques au charbon par des énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique, ainsi que le gaz. Ce zoom de CITAC sur l’industrie se concentrera plutôt sur la question de la qualité de l’air, qui devient de plus en plus pressante, et sur la nécessité d’inciter les acteurs du marché à agir, alors que les taux d’urbanisation et la taille du parc de véhicules continuent de croître.

Aller de l’avant

À l’avenir, la pression exercée sur les gouvernements pour améliorer les spécifications en vue d’une limite minimale de 50 ppm de soufre (voire de 10 ppm) ne fera que s’intensifier à mesure que les effets néfastes des émissions des véhicules s’intensifieront avec l’évolution des fondamentaux, à savoir la population, l’urbanisation et la croissance du parc de véhicules.

De plus en plus d’Africains convergent vers les centres urbains, principalement en raison de la migration économique. En effet, depuis 2005, la part urbaine de la population totale est passée de 36% à 41%. Les chiffres clairs ont également augmenté rapidement : alors qu’en 2005, la population urbaine ne représentait que 331 millions de personnes, en 2018, elle était passée à 523 millions. La Banque mondiale prévoit une poursuite de cette tendance. Ainsi, les populations urbaines devraient représenter 49% du total de l’Afrique d’ici 2050, soit un milliard d’habitants.

L’urbanisation entraîne de grands défis pour les gouvernements africains, notamment la détérioration de la qualité de l’air. Avec plus d’habitants concentrés dans les villes qui font la navette en véhicule sur de plus grandes distances, la concentration de polluants dans l’air ne pourra que s’intensifier.

Heureusement, les gouvernements africains sont de plus en plus conscients des principes fondamentaux en jeu. Ils agissent pour améliorer la qualité des produits pétroliers et étudient les moyens de résoudre les problèmes politiques difficiles liés à la hausse des prix du carburant et au contrôle de la qualité du parc automobile du point de vue de l’environnement.

Les perspectives relatives aux soldes d’essence et de gasoil en Afrique représentent donc une part en diminution rapide des importations à forte teneur en soufre sur le continent. Selon l’analyse de CITAC, la part des produits à faible teneur en soufre (500 ppm S ou moins) dans les importations africaines d’essence et de gasoil devrait rapidement passer de 32% actuellement à 68% d’ici 2025 et à 91% d’ici 2031, à mesure que les pays adoptent de nouvelles spécifications.

Par Jeremy Parker, Consultant –  Avril 2019

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