L’Afrique fait la chasse au « Diesel Polluant »: vers des spécifications harmonisées et un assainissement de l’air
Moins de dix ans après la suppression du plomb dans l’essence en Afrique sub-saharienne, l’attention des gouvernements, des organes de régulation et des militants s’est tournée vers les autres polluants, notamment le soufre et le benzène. Tout comme le durcissement des spécifications, la possibilité d’harmoniser les spécifications dans les sous-régions est largement reconnue comme un moyen de stimuler les échanges et la circulation dans toute la zone.
Malgré les efforts de l’UNEP, de l’ARA et de diverses ONG, le message relayant les avantages d’un air pur pour les populations en général s’est perdu dans le contexte actuel, avec tout le bruit autour de la hausse des prix à la pompe et l’introduction d’un contrôle des émissions sur les véhicules. Mais, si l’objectif d’une application universe lle des spécifications AFRI 4 de l’ARA en 2020 semble avoir peu de chance d’être atteint, la situation d’aujourd’hui est bien meilleure qu’il y a dix ans.
Poursuivre sur cette voie…
Il y a eu au cours des cinq dernières années un changement dans la dynamique des politiques relatives aux spécifications : alors que l’Afrique Australe était auparavant en pole position, ce sont désormais les Etats de l’Océan Indien qui montrent la voie. Trois raisons principales expliquent cette évolution: la solidité de la Communauté d’Afrique de l’Est, les raffineries de taille mondiale construites en Inde et en Arabie Saoudite et l’absence d’un secteur du raffinage dans la région.
Situation dans les régions
Il semble y avoir des progrès importants dans l’amélioration de la qualité du gasoil en Afrique australe mais l’évolution vers une essence et un gasoil à 10ppm soufre marque le pas pour le moment, ce qui a des conséquences sur la région entière. En parallèle, l’Afrique occidentale doit faire face à un environnement des plus complexes et la diver sité des chaînes d’approvisionnement et des politiques en matière de spécifications est énorme. Quelques progrès ont été enregistrés en matière de durcissement des spécifications mais il n’existe aucune collaboration effective.
Vue d’ensemble
Les tentatives récentes de durcissement et d’harmonisation des spécifications en Afrique sub-saharienne ont montré que de nombreux éléments étaient nécessaires pour arriver à un succès, mais deux facteurs sont absolument essentiels : un solide organisme supranational pour promouvoir et coordonner le changement, ainsi qu’une stratégie gouvernementale claire sur la possibilité de financer les investissements nécessaires dans les raffineries pour produire des carburants propres.
Par Richard Augood, octobre 2017
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