MARPOL 2020 et L’ Afrique

CITAC étudie l’impact sur les raffineries, les transports maritimes et la chaîne d’approvisionnement de l’introduction mondiale de carburants de soutages à faible teneur en soufre pour l’expédition.

CITAC Africa vient de publier un article intitulé Zoom sur les règles MARPOL de l’OMI qui devront être en place au 1er janvier 2020 et qui met l’accent sur les flux de fuel oil africain et la qualité typique des produits.

Un extrait du document Zoom suit et vous pouvez nous contacter pour plus d’informations.


L’article fait effet de la variable clé dans ce cas est indéniablement le niveau de non-conformité délibéré ou accidentel que nous chiffrons à 15% en 2020, tandis que d’autres avancent des seuils avoisinant les 35%. L’OMI s’attèle actuellement à faire respecter les règles; nous devrons patienter pour constater comment tout cela fonctionnera dans la pratique.

Impact sur les raffineurs

Sur les raffineurs, l’article dit:

  • Il n’existe aucune logique économique à investir lourdement dans la désulfuration du fuel oil (bien que les raffineurs japonais et coréens envisagent cette option), car cela consisterait à investir dans la conversion d’un produit dont la valeur est inférieure à celle du brut, pour en produire un autre qui devrait également devenir assez rapidement, également inférieur au prix des matières premières;
  • Il est beaucoup plus économique de consacrer ce capital à la valorisation du fuel oil pour le transformer en distillats, qui eux continueront à rapporter une prime élevée au raffineur par rapport au brut.
  • La disponibilité de fuel oil à base de soufre à 0,50% sera probablement limitée aux volumes actuels, avec des améliorations marginales dues à des bruts moins sulfureux, cela en supposant que la marge supplémentaire n’est pas entamée par la modification des primes sur les cours du brut (le cours du brut ira de pair avec l’augmentation des rendements des produits)
  • Certaines raffineries zombies pourraient être ravivées dans le but de tirer parti des opportunités du marché: par exemple: Wilhelmshaven en Allemagne en optimisant son rendement élevé en GOSV, que ce soit sur le marché du soutage à basse teneur en soufre ou au sein de l’alimentation des charges de craquage traditionnels, et Hovensa à St. Croix, dans les Caraïbes, qui chercherait à optimiser les bruts américains, vénézuéliens et sud-américains afin de répondre à la demande régionale en soutes à faible teneur en soufre .

Le résultat probable de cette logique et des actions qui en résulteraient est que la production de fuel oil domestique diminuera après 2020, à moins d’une augmentation substantielle des débits de bruts dans les raffineries, ce qui nécessiterait une amélioration importante des marges de raffinage afin d’encourager de telles mesures. Le fuel oil ainsi déplacé, serait converti en distillats.

De la théorie à la pratique en Afrique

Il est clair que les raffineries sud-africaine et égyptienne ne bénéficieront pas de MARPOL 2020 mais qu’elles devront rechercher des marchés d’exportation de moindre valeur et à haute teneur en soufre. CITAC s’attend à ce que les raffineurs sud-africains passent à une charge d’alimentation composée de bruts non sulfureux et produisent une quantité limitée de combustibles de soutage conformes. Leur priorité d’investissement sera axée, dans un premier temps, sur la production de carburants routiers
plus propres, tout en croisant les doigts pour que la résurgence des épurateurs puisse aider le marché du fuel à teneur élevée en soufre à récupérer plus rapidement que prévu.

Pour ce qui est de l’Egypte, l’EGPC espère que les nouvelles unités de l’ERC (remises à niveau) au Caire démarreront bientôt pour enlever du marché une partie du fuel oil à haute teneur en soufre. À Suez, CITAC s’attend à ce que l’EGPC réduise le débit de brut sur le court terme afin d’équilibrer les exportations de fuel oil, y compris les soutes à haute teneur en soufre, en fonction des marges de raffinage. Pendant cette période, alors que de nouveaux projets de raffinerie sont en passe d’être évalués, l’Égypte continuera à importer des carburants de transport de haute qualité en provenance des raffineries exportatrices d’Arabie saoudite situées de l’autre côté de la mer Rouge.

Par David Bleasdale, Directeur Exécutif CITAC – Octobre 2018

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